MONTESQUIEU.

Photo : château de La Brède.

Les autres frères de Jacques de Secondat et de Jean-Baptiste de Montesquieu embrassèrent l’état ecclésiastique. Ignace de Secondat, abbé de Fontguilhem, mourut en juillet 1726. Joseph de Secondat, né le 9 septembre 1635, fut nommé, en juillet 1648, abbé de Notre-Dame de Cadouin. Il ne prit possession de son abbaye que le 11 juillet 1654. Nommé, en 1662, abbé commendataire de l’abbaye cistercienne de Faise, dans la paroisse de Lussac, Joseph en prit possession le 31 décembre 1666 ; il se démit, en 1724, en faveur de son neveu, Joseph de Secondat, frère de MONTESQUIEU, et mourut au mois de mai 1726. Son frère puîné, Armand, né à Bordeaux le 5 septembre 1637, était entré au noviciat de la Compagnie de Jésus le 29 août 1663. Après ses deux ans de noviciat, il reçut au collège de Tours la classe de cinquième et, selon l’usage de l’époque, conduisit ses élèves, de classe en classe, jusqu’à la seconde. En 1669-1671, il complète ses études au collège de Clermont, à Paris. Professeur de logique et de physique aux collèges d’Orléans et d’Amiens, il passe, en 1679-1680, au collège de Moulins, pour revenir à Amiens en 1680, où il est casuiste. De 1688 à 1691 il est à Dieppe, puis huit ans au collège d’Orléans. De 1699 à sa mort, en février 1714, il est confesseur au collège de La Flèche.
Plusieurs enfants naquirent du mariage de Jacques III de Secondat et de Marie-Françoise de Pesnel :
- Marie, née le 11 septembre 1687, qui devint religieuse ;
- Charles-Louis, baptisé le 18 janvier 1689, l’auteur de « L’esprit des lois », mort le 10 février 1755.
- Thérèse, née le 31 août 1691, qui fut élevée au couvent de Notre-Dame-de-Paulin à Agen, dont une de ses tantes, Nicole, morte en 1699, avait été la supérieure ; elle-même en devint la supérieure et mourut le 10 septembre 1772.
- Charles-Louis-Joseph, né le 9 novembre 1694, abbé de Nisors, prieur de La Chaussade en Périgord et de la chapellenie de Gourlambeau en Agenais, succéda à son oncle comme abbé de Faise et devint doyen de Saint-Seurin de Bordeaux en 1725. Il mourut à Bagnères-de-Bigorre, le 16 août 1754.
- Marie-Anne, née le 26 septembre 1696, morte le 29 novembre 1700.
Marie-Françoise de Pesnel succomba le 13 octobre 1696.
Charles-Louis de Secondat est né à La Brède et étudie au collège de Juilly de 1700 à 1705, et en 1708 il est licencié en droit et est reçu avocat au Parlement de Bordeaux. De 1709 à 1713, il séjourne à Paris où il travaille chez un avocat. La maladie, puis la mort de son père, survenue le 15 novembre 1713, amenèrent MONTESQUIEU à regagner Bordeaux. Le 24 février 1714 il est reçu conseiller en la Cour de Parlement de Bordeaux. Le 30 avril 1715 son mariage est célébré en l’église Saint-Michel de Bordeaux, avec Jeanne de Lartigue née en 1695, fille de Pierre de Lartigue et d’Elizabeth Pauzie. La famille Lartigue était originaire de Clairac en Agenais. Le 10 février 1716, à Martillac, Jean-Baptiste de Secondat, fils aîné de MONTESQUIEU voit le jour ; et le 3 avril suivant, Montesquieu est élu à l’Académie de Bordeaux.
MONTESQUIEU et Jeanne de Lartigue auront aussi deux filles :
- Marie, née le 22 janvier 1717, mariée le 19 novembre 1738 avec Joseph-Vincent de Guichaner d’Armajan.
- Marie-Josèphe-Denise, née le 23 février 1727, mariée en mars 1745 avec un cousin de son père, Godefroy de Secondat né en 1702 à Agen. Denise de Secondat de Montesquieu mourut le 27 février 1800. Elle est l’ancêtre de tous les Secondat de Montesquieu actuels.
En 1721paraît les « Lettres persanes », puis MONTESQUIEU écrit dans les années suivantes de nombreuses dissertations et essais scientifiques et philosophiques. Le 15 janvier 1728, Montesquieu est élu à l’Académie française où il est reçu le 24 janvier. Le 30 août 1740, a lieu le mariage de son fils Jean-Baptiste avec Marie-Catherine-Thérèse de Mons.
En 1748 est publié à Genève, sans nom d’auteur, « De l’esprit des loix » œuvre majeure de Montesquieu. Il y démontre par les faits que les lois des différents pays sont déterminées par des conditions politiques, des nécessités physiques, comme le climat, et influencées par des causes sociales et morales, comme la religion. Il donne en exemple le gouvernement anglais, où les trois pouvoirs (législatif, exécutif, judiciaire) sont séparés. D’après lui, la démocratie repose sur la vertu, la monarchie sur l’honneur, le despotisme sur la crainte. En 1750 il publie la « Défense de l’Esprit des lois ». Le 20 mars 1751, il est élu à l’Académie de Stanislas. En 1754, a lieu l’édition définitive des « Lettres persanes » avec un supplément. Le 29 janvier 1755, Montesquieu tombe malade à Paris, où il meurt le 10 février. Ses obsèques ont lieu le lendemain à Saint-Sulpice. Sa femme Jeanne décédera le 13 juillet 1770, dans sa maison de l’Impasse de la rue neuve à Bordeaux.

A suivre...

Bibliographie :
-* LES SECONDAT DE MONTESQUIEU ICONOGRAPHIE SEIGNEURIALE – Jean-Max EYLAUD – Editions Féret et Fils - Bordeaux 1976.

-* MONTESQUIEU CHEZ SES NOTAIRES DE LA BREDE – Jean-Max EYLAUD –
DELMAS-BORDEAUX 1956.

-* MONTESQUIEU – Louis DESGRAVES – MAZARINE 1998.